Melmel & cie - Interview par Mélanie Daniel, le 27 juin 2018
Posté le 03/05/2019
Interview 2 : Edouard B.W
Melmel & cie J'aime lire en couleur !
Mélanie DANIEL
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ? Que représente l’écriture pour vous ?
Le véritable point de départ, ce sont les livres de Jules Verne que je lisais quand j’avais dans les douze ou treize ans. J’avais écrit deux petites nouvelles, l’une inspirée de « La maison à vapeur » et l’autre du « Château des Carpathes », au stylo-plume, sur des feuilles à grands carreaux. Pour chacune d’elles, j’avais découpé les feuilles pour donner un format différent de celui d’un petit cahier de cours, puis avais relié mes pages de textes avec de la gaze et de la colle. Sur la couverture cartonnée, la première page était illustrée par mes soins – un dessin fait à la main – et j’avais fait un bref résumé sur la quatrième. Je me souviens de les avoir lues à mon père, qui n’avait pas caché le plaisir qu’il avait eu à les entendre. Ensuite, en Troisième, à l’occasion d’un premier devoir de poésie, un nouveau professeur a rendu ma copie en dernier, en me faisant beaucoup de compliments. Elle ne m’avait donné que seize sur vingt, expliqua-t-elle, parce qu’elle avait un gros doute sur l’origine de mon poème. Comme c’était un devoir sur table et qu’il était assez long – plusieurs pages – mais contenait – selon elle – des ambiances, expressions et un phrasé proches d’un poète dont j’ai oublié le nom moins de quelques secondes après qu’elle me l’eut prononcé, elle pensait que je m’étais inspiré de l’une de ses œuvres. Ce n’était pas un texte qu’elle connaissait – et pour cause ! – mais était trop proche de ce qu’il écrivait pour que ce cela puisse venir de moi. Elle m’avait accordé le bénéfice du doute. Les devoirs suivants lui ont confirmé que j’étais bien l’auteur du premier, mais ce professeur m’a réellement donné l’envie d’écrire et me poussant dans cette voie, beaucoup plus que mon père envers qui, malheureusement pour lui, j’avais des doutes sur sa capacité à être magnanime.
Au fil des années, je me suis tout de même orienté vers la technique et ce n’est qu’il y a trois ans que j’ai pu réellement trouver le temps d’écrire et de publier mon premier recueil de nouvelles. Je ne pouvais pas attaquer un roman tout de suite, ne disposant que de quelques nuits par mois pour m’adonner à cette passion. Je ne sais plus si mes remerciements font toujours partie de la réédition de
« Recueil n.1 », mais j’ai toujours cette pensée pour ma compagne actuelle, qui m’a poussé à franchir le cap des premières lignes, ainsi que pour ma fille, qui s’est volontairement mise de côté par moments pour me permettre d’écrire. J’ai toujours eu ce regret d’avoir choisi une carrière technique car j’aurais aimé savoir ce que je serais devenu si j’avais écrit dès le début. En même temps, je savais très bien que je me serais posé la question réciproque si j’avais choisi d’embrasser une carrière plus littéraire. Je sais que j’ai fait le bon choix pour ce qui est de la sécurité de l’emploi, mais peu à peu j’ai dû faire cohabiter ces deux personnalités à l’intérieur de mon unique tête. Je réfléchis à présent à une possible transition vers le métier d’écrivain, avec cette chance d’avoir un emploi qui me permette de vivre convenablement. Aujourd’hui, je préfère dire que l’écriture représente le medium de cette transition plutôt qu’une délivrance, car il n’y a rien à libérer réellement chez moi, j’aime mes deux personnalités. L’écriture représente également un autre type de medium, celui par lequel je peux faire circuler mes idées, ma vision de sujets qui concernent les humains et qui, nécessairement, ne leur plaisent pas, empêtrés dans le nombrilisme et l’autosuffisance comme ils sont.
Dans quel genre littéraire vous classez-vous ?
La réponse la plus classique consisterait à dire que « je n’aime pas être mis dans une case » ou encore d’un dédaigneux « mes productions sont trop riches pour être classables dans une catégorie ». En ce qui me concerne, il est vrai que je me suis volontairement essayé à plusieurs genres, plusieurs ambiances, des rythmes différents d’une histoire à l’autre. Cela se remarque – je l’espère – d’autant plus facilement que mes textes sont regroupés dans des recueils. Dans le premier – « Recueil n.1 » – j’essayais de « jouer » avec la lectrice ou le lecteur, insuffler des réactions, dialoguer avec elle oui lui. Ce n’était pas calculé, bien entendu, mais c’est ainsi que je fonctionne. « Je fais dans l’interactif, moi, Madame ! » Le second recueil – « Aux origines » – est beaucoup plus engagé. Comme je l’expliquais à la question précédente, j’ai voulu tenter au-travers de contes, faire passer des messages qui auraient été rejetés directement par le commun des mortels si les messages avaient été délivrés plus crûment. Donc, pour répondre à cette seconde question, je dirais que tenter moi-même de me placer dans des catégories peut aider les lecteurs à identifier le degré de lecture de mes textes. Bien entendu, il est possible de définir une myriade de catégories secondaires, mais là je vous laisser les identifier à l’aide d’une fléchette. Les genres qui correspondent le mieux à mon état d’esprit, en tout cas celui que j’ai depuis une bonne vingtaine d’années, sont « essai », « dystopie » et, je m’en suis aperçu en concevant « Entropiae », un troisième genre est également présent en filigrane dans absolument tous mes textes : « écologie ».
Vous inspirez-vous de votre quotidien ou de votre vie réelle ?
Oui, bien sûr, comment faire autrement ? Dans mon premier recueil – je l’ai d’ailleurs écrit – chaque histoire est inspirée d’un petit détail de ma vie passée, et je m’en suis servi pour broder toute une fiction autour de cela. Dans mon second recueil, tout est parti également d’un phénomène qui s’est produit lorsque j’avais six ans. Je ne le raconterai pas dans le détail, mais c’est à cet instant précis que je n’ai plus été ni un enfant, ni un humain. J’ai théorisé beaucoup de choses que j’ai toujours gardé cela moi, étant bien conscient d’être dans un milieu absolument pas réceptif, d’autant plus que je n’avais pas les connaissances pour les démontrer. Je me suis mis en mode « observation » et je puis affirmer aujourd’hui que beaucoup se sont révélées vraies avec le temps, la plupart des phénomènes qui se produisent en ce moment-même avaient été anticipés du haut de mes six ans. Je ne vous donnerai qu’une indication du chemin parcouru : quand tout ceci m’est tombé dessus, les animaux et les plantes n’étaient pas des êtres vivants, à cette époque, par contre Dieu existait ! Je n’ai pas retrouvé le post sur Facebook, mais un auteur a rappelé un jour qu’un certain Monsieur Proust aurait dit qu’un écrivain racontait toujours la même histoire dans ses livres. J’ai réagi d’une façon faussement offusquée, mais j’étais en fait totalement en accord avec cela. En fait je tente de délivrer des messages, saupoudrées de-ci, de-là, et il faudra un jour que des lecteurs consolident le tout pour avoir le message complet (clin d’œil).
Comment procédez-vous pour écrire un livre ?
En fait, j’ai parfois des sortes de flashes, des pensées très brèves que j’interprète comme un message à délivrer, une scène à raconter. Ou alors une information entendu à la radio, que je déforme pour obtenir quelque chose de différent – le phénomène décrit à la fin, dans la nouvelle « La momie » vient d’un événement qui m’est arrivé voici une vingtaine d’année, que j’ai couplé avec un autre événement, entendu sur France Inter. Ensuite je brode autour, pas pour diluer mais pour enrichir. Il y a parfois également des sentiments, des sensations, qui me passent par la tête en écoutant de la musique. Je suis de ceux que la musique transperce de part en part, étant incapable de faire mumuse sur un titre car je suis submergé de sensations et n’ai absolument aucune envie de tortiller du popotin. Ce qu’il en ressort peur être joyeux, me laissant un sourire niais sur le visage, mais peut également être dramatique, comme une envie de suicide. C’est toujours soudain, mais ensuite je vis tout cela intérieurement et il faut parfois que je me secoue pour revenir à la surface et reprendre mon souffle. C’est en général le meilleur moment pour prendre la plume et me replonger dans une sorte de transe. Toutes mes histoires sont vécues de l’intérieur, quand j’écris, quel que soit le personnage, je suis dans sa peau et dans sa tête quand c’est lui qui intervient, m’adaptant au moule humain qui s’offre à m’héberger. J’ai aussi parfois des rêves qui m’ont énormément marquées, comme « Collige virgo rosas », le petit texte qui ouvre « Aux origines », ou encore cet autre rêve que j’ai fait et peaufiné plusieurs nuit durant et qui sert de matière dans mon prochain ouvrage, qui sera aussi mon premier roman ; je termine de façon sibylline mais j’espère que vous pourrez le lire d’ici le second semestre de l’année prochaine.
Une petit anecdote à nous fournir sur l’un de vos livres ?
Pour une question de coût de la version brochée, j’ai eu l’idée de regrouper mes deux premiers recueils en un seul, ce qui a donné « Entropiae ». C’était un peu comme les 33T dans les années ’60 : les albums servaient à regrouper tous les derniers singles parus d’un même groupe, et contenaient parfois une variante d’un titre ou encore un inédit. Ceci m’a donné l’idée d’ajouter « La valse des écorchés ». J’indique, en quatrième de couverture, qu’il s’agit d’une histoire presque vraie. Les choses ne se sont pas passées exactement de la même façon, bien sûr, mais c’est une scène qui nous est venue spontanément, à ma fille et à moi-même. C’est elle qui a commencé, d’ailleurs, et de m’annoncer fièrement « On voit bien que je suis ta fille ! ». Je ne peux pas en raconter davantage, il faut lire l’histoire, mais vous comprendrez ce que je veux dire. Cette histoire est devenue la nôtre, à ma fille et à moi. J’ai pris plusieurs photographies d’elle, quand elle a découvert le résultat. C’est surtout l’expression sur son visage, les yeux ronds et le sourire crispé et figé qu’elle a fait en me regardant, à la fin, qui est la plus drôle !
A qui confiez-vous votre manuscrit en premier ?
La première personne à le relire est ma compagne. Je fais la première relecture, mais suis incapable de repérer la moindre faute à la seconde ; les phrases viennent toutes seules dans ma tête, je ne parviens pas à lire ce qui est écrit, donc je passe au-travers de toutes les fautes restantes. J’ai une totale confiance en elle !
En tant que lecteur, quel livre vous a le plus marqué ?
C’est « Dystopia », de Richard Matheson Jr. D’ailleurs, c’est en écrivant ici le titre « Dystopia » que je fais une relation avec « Entropiae ». C’est dingue ! Ce n’est pas le livre qui m’a donné l’envie d’écrire – celui-là, vous le connaissez déjà, au choix « Le château des Carpathes » ou « La maison à vapeur » – mais c’est celui qui m’a montré que, même moi, alors que j’avais un emploi qui m’occupait à plus de cent pour cent, je pouvais réussir à écrire des histoires courtes qui pour autant procuraient des sensations maximales. Je n’aurais jamais songé à écrire des nouvelles sans cet ouvrage.
Comment procédez-vous lorsque l’inspiration vous vient ?
J’ai toujours un périphérique avec un OneNote dessus, que ce soit sur ma Surface ou mon smartphone, et je prends des notes que j’organise par histoire. En général, je défini un thème par histoire, puis j’attends que les choses se mettent en place toutes seules dans ma tête – et de les noter dans cette application – avant de commencer l’écriture.
Parfois le fait de noter quelque chose entraîne d’autres idées et, quand elles se bousculent, il m’arrive de me retrouver bloqué plus d’une heure à tout noter.
Faites-vous confiance aux blogueurs littéraires ?
Je n’ai pas encore eu de mauvaise surprise, donc oui. Par défaut je fais confiance aux gens dans un contexte « professionnel ». Je fréquente les bloguers depuis trop peu de temps, mais je constate qu’il y a de véritables passionnées et passionnés et trouve cela extrêmement motivant !
Souhaitez-vous faire passer un message dans vos livres ?
Alors, là, je crois que j’y ai déjà répondu plusieurs fois pour les questions précédentes Pour synthétiser en un mot : Oui !
Que représente pour vous l’autoédition et pourquoi avez-vous choisi cette voie ?
Au départ, l’autoédition marque deux traits de mon caractère : Tout d’abord, la remise en question perpétuelle et systématique, ce qui génère un certain manque de confiance en moi et m’empêche d’aller vers les Editeurs. Ce qui m’a achevé, c’est quand j’ai visité quelques site [d’Editeurs] en 2015, c’est de voir le total manque de prise de risque de certains. Je me souviendrai toujours de cette Maison d’Edition (que je ne citerai pas) pourtant réputée, qui n’a toutefois pas hésité à écrire qu’elle ne publiait que des top sellers américains. Ce qui en fait selon moi l’Entreprise la plus inutile au monde sur ce secteur ! Mon second trait de caractère, c’est que j’aime tout contrôler, du début à la fin, que tout soit parfait selon mes propres critères – je n’aurai jamais la prétention de dire que mon travail est parfait, rassurez-vous, sinon cela contredirais ce que j’ai écrit juste au-dessus :). Je m’occupe de tout, de l’écriture à la mise en page, au choix du papier, du taux d’encrage, la couverture… Mon premier broché est sorti sur Amazon via CreateSpace, mais le rendu n’était pas celui que je voulais. Comme pour l’écriture, j’ai besoin de « rentrer » dans la conception du livre, de ne faire qu’un avec cette phase. A présent, je passe par Bookelis, qui me permet de faire ce que je veux, avec des compromis tout à fait acceptables…
Il manque un petit quelque chose cependant, dans l’autoédition, une sorte de caution externe ou de liant à l’ensemble des œuvres, c’est la raison pour laquelle nous avons créé une marque d’Edition, une fidèle amie qui fait du Design graphique et moi : Humbird & Curlew. C’est pour le moment plus proche de l’autoédition que de la Maison d’Edition car nos outils sont artisanaux, justement pour permettre de personnaliser suivant les souhaits de l’auteur. Notre but n’est pas de nous imposer mais de conseiller, en revanche nous mettons en œuvre de véritables processus ainsi que des partenariats avec d’autres professionnels afin d’obtenir un produit fini rigoureux et de qualité.
Etes-vous sensibles aux critiques faites sur vos livres ?
Tout à fait. J’ai à ce jour très peu de commentaires sur Amazon – ce qui semble être une problématique généralisée chez les autoédités – mais ils sont pour le moment très cohérents avec l’ensemble des retours reçus par e-mail, sur Facebook, Twitter ou d’autres sites. Dans le commentaire, ce n’est pas vraiment la note sur cinq qui m’importe, mais le fond. Quand une lectrice ou un lecteur en arrive à me décrire ce qu’elle ou il a ressenti, plutôt que de me parler de l’histoire, j’ai gagné ! Mes trois plus belles victoires me viennent de lectrices qui ont semble-t-il acheté « Recueil n.1 » par erreur. L’une d’elles a d’ailleurs laissé un commentaire sur Amazon.fr (https://amazon.fr/) et, ce qui m’a fait plaisir, c’est qu’elle indique ne pas aimer ce genre d’histoires mais qu’elle n’a pas pu décrocher de sa lecture tout en se rendant bien compte qu’elle devait faire des grimaces en le lisant. Elle m’a laissé une bonne note cependant ! Les deux autres lectrices m’ont écrit par e-mail, et c’était incendiaire ! Elles ont absolument détesté la lecture en raison des émotions qu’elles ont ressenti. Vous n’avez pas idée à quel point je jubilais en lisant leur message ! Ceci dit, je crains d’avoir perdu deux lectrices à peine gagnées (petit rire satisfait tout de même). J’aime beaucoup également voir la réaction de ma compagne qui, de son extrême sensibilité, se lit comme un livre ouvert. « La ballade des écorchés » m’a valu deux « je te déteste » aux yeux rougis à chaque page. N’ayant découvert le vaste monde de l’autoédition que depuis la sortie d’Entropiae, je n’ai pas encore eu de retour de la part de chroniqueurs pour le moment ; je me suis rendu compte que j’avais fait les choses à l’envers, c’est-à-dire publier puis m’occuper de la promotion. J’en ai une dizaine en cours sur SimPlement et quelques autres d’un groupe de lecteurs très éclairés, j’en attends le résultat avec impatience ! Ce qui est certain, c’est que « on ne peut pas plaire à tout le monde » est une évidence, il faut trouver son lectorat, mais les critiques ne sont pas là pour que je m’adapte de sorte à leur plaire la prochaine fois. J’en tiendrai compte, en revanche, sur la forme pour autant qu’elles soient pertinentes et argumentées.
Un conseil à donner aux écrivains en herbe ?
J’imagine que chacun.e de vos interviewé.e.s donnera des conseils qui se contrediront les uns les autres. Je conseille donc aux écrivains en herbe de copier / coller toutes les réponses qui auront été faites, d’en générer un nuage de mots, et de ne retenir que les plus gros (sans prendre en compte les « le », les « la », les « des »… Pardon, c’était de l’humour). Dans mon contexte, j’ai un travail par ailleurs, l’écriture n’est qu’une pure passion, ce qui me permet d’avancer prudemment, en prenant mon temps. J’ai écrit « Recueil n.1 » dans la douleur, véritablement, car je ne trouvais aucun réel moment pour moi, pour m’isoler, jusqu’à ce que les deux personnes les plus importantes de ma vie se rendent compte que c’était du sérieux et tout est alors devenu beaucoup plus facile. Je dirais donc qu’il faut commencer par préparer le terrain pour que l’on vous laisse du temps pour écrire. Je pense que le faire dans une ambiance propice est important aussi, pour une totale immersion dans l’histoire, donc exit les Twitter, Facebook, Skype, GroupME, etc. Ma fonction favorite de Windows 10 s’appelle « Assistant de concentration » !!! Il faut également utiliser du bon matériel, avec un clavier qui se fasse oublier. J’écris sur une Surface Pro, c’est pour moi l’outil idéal pour écrire, j’ai commencé avec un Touch Cover car le clavier est plus fin et plus léger, mais c’est seulement bien pour dépanner. Quand je suis passé au Type Cover, le clavier a totalement disparu ; il est extrêmement rapide, toutes les touches sont là où elles doivent être, le touché est excellent… Et faites au moins une sauvegarde par jour. OneNote me permet d’avoir en permanence une copie locale et dans le Cloud, mais il faut aussi sauvegarder dans un fichier à part, car personne n’est à l’abri d’une fausse manipulation lorsqu’elle ou il décide d’aller se coucher à quatre heures du matin. L’étape de la relecture est bien entendu primordiale. Je fais la première assez rapidement après la fin de la période de création car les idées sont encore chaudes et cela me permet de m’assurer que tout a été correctement exprimé dans ce sens. Par contre, les relectures suivantes doivent être faites par des personnes tiers, c’est totalement indispensable car le cerveau ne permet pas de relire correctement chaque mot, il passe directement en mode « méthode globale » et, finalement, nous fait lire « ce que l’on veut lire » plutôt que « ce qu’il est écrit ». Pour cette même raison, cette personne tiers qui relit ne peut le faire que deux fois maximum. Je pense que deux relecteurs assidus plus l’auteur, ce-dernier faisant une relecture finale – au minimum deux mois après la fin de l’écriture – devraient faire l’affaire. Il faudrait également penser à la promotion mais, avant cela, je conseille pour un premier ouvrage de s’en servir comme galop d’essai. Cibler ses lecteurs, pas ses propres amis mais peut-être commencer par les amis des amis, ceux que l’on ne connaît pas et qui sauront faire une critique en prenant un peu de hauteur par rapport à l’auteur.e. Surtout, ne rien attendre du premier ouvrage et être à l’écoute des critiques, savoir identifier les messages importants de ces-dernières. Le succès du premier ouvrage peut arriver dans la foulée du succès du second, il ne faut donc pas hésiter à y mettre toutes ses tripes ! Ce n’est pas parce qu’un lecteur n’a pas aimé que l’on n’a pas atteint son but. Je parle du fond, ici. Les critiques sur la forme, en revanche, sont à prendre très au sérieux car c’est tout le côté rigueur et sérieux de l’auteur.e qui peut être remis en cause. Un livre mal écrit, c’est un livre écrit pour soi mais pas pour les lecteurs, il n’est pas fait pour être partagé, et donc pas fait pour être publié.
Un dernier conseil serait celui-ci : profitez des communautés qui se trouvent sur Facebook ou Twitter, achetez et commentez les livres de vos homologues sur Fnac, Kobo, Amazon, Liberi, Bookelis, etc.
Un grand merci à Edouard pour sa participation à l’interview qui est très enrichissante, quand à la question 13, ses conseils sont très pertinents alors vous jeunes auteurs, n’hésitez pas à suivre ce super conseils.
Publié par Mélanie DANIEL
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