La voix littéraire - Interview par Marie, le 23 septembre 2018
Posté le 03/05/2019
Interview#11 Auteur Edouard BW
Découvrons Edouard BW, merci d’avoir répondu aux questions !
Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
Disons que je suis tombé dedans étant petit. C’est en lisant des romans tels que La Machine A Vapeur, Voyage Au Centre De La Terre ou encore Le Château Des Carpathes – tous de Jules Verne – dont la lecture m’emplissait littéralement la tête, que j’ai eu envie de faire partager les aventures que je pouvais dérouler dans ma caboche, dès que j’avais un peu de temps, c’est-à-dire surtout la nuit, ce qui engendrait déjà des presque nuits blanches.
Quels genres de livres écrivez-vous ?
Dans mon premier recueil de nouvelles, je voulais que mes lecteurs aient peur, qu’ils se sentent mal, poisseux… Tout simplement parce que c’est mon unité de mesure personnelle. Une histoire vraiment bien faite, bien écrite, me fait me ressentir des choses et j’ai toujours été impressionné par celles qui me faisaient me sentir mal, car j’entrais en communion (pardonnez-moi, je crois que c’est un terme religieux mais il me semble qu’il soit fortement chargé de sens) avec l’auteur ou l’autrice. Les livres d’aventures, par exemple, que je dévorais étant plus jeune, ne parviennent plus à me faire entrer complètement dans le sujet. C’est donc tout naturellement que j’ai voulu « entrer en communion » avec mes lecteurs en provoquant chez eux des émotions fortes. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé par des nouvelles ; elles ont infiniment plus de pouvoir de captation des lecteurs qu’un roman, tout y est exacerbé, là où un roman dilue l’action au fil de centaines de pages. Attention, je ne dis pas que l’on ne peut pas être captivé par un roman, mais le processus de lecture n’est pas le même, le niveau de concentration est plus important, selon moi, chez le lecteur de nouvelles car s’il rate un paragraphe, c’est comme s’il ratait un chapitre d’un roman ! Par ailleurs, je passe beaucoup de temps sur mes textes, entre ce que je ressens, la façon dont cela sonne dans ma tête, puis à haute voix, lu par moi et par quelqu’un d’autre… Alors il ne faut rien manquer du travail accompli ! (rires)
Mes premiers genres étaient plutôt orientés « frissons » et « noir ». Certaines chroniques parlent « d’horreur » mais j’en suis moins certain…
En tout cas, au regard des nombreux retours que j’ai eus, je pense avoir réussi cette petite mission personnelle.
Dans mon second recueil, je me suis essayé au conte philosophique avec une uchronie et une dystopie. Les sujets traités sont infiniment plus personnels et me tiennent particulièrement à cœur. Je ne cherchais plus à « communier » par les sensations, mais par la réflexion. J’ai eu des retours très positifs également.
Je travaille actuellement sur une nouvelle dystopie, au format roman cette fois-ci et que j’espère avoir terminé pour l’été 2019.
Parlez-nous un peu de vous, avez-vous d’autres passions ?
Mes autres passions sont mon travail principal – je ne suis auteur que depuis 2014 et ne suis pas en mesure d’en vivre aujourd’hui – mais surtout ma fille, première source de courage dans les moments difficiles, et ma compagne, seconde source de courage de par le fait !
Lors de votre premier livre publié, comment vous êtes senti ?
J’ai bien entendu ressenti ce premier frisson, lorsque j’ai mis l’enveloppe à destination de la BnF dans la boîte aux lettres, idem quand j’ai fait ma toute première publication sur KDP (Kindle), et encore plus lorsque j’ai commandé ma première épreuve papier, qui était sur Amazon également.
C’est en fait quand j’ai reçu ma première version papier de chez Bookelis que je me suis dit que j’aimerais en faire mon métier principal. Pas seulement l’écriture, mais aussi réaliser la couverture, se « prendre la tête » avec les problèmes de mises en pages – vous savez, cet écart inexplicable qu’il y a parfois entre la version PDF et la version papier – et la création de la première et de la quatrième de couverture.
J’ai ressenti une grande fierté, car j’avais ENFIN réalisé un rêve d’enfance : Ecrire, concevoir et publier un véritable livre broché avec un aspect professionnel et réalisé par moi-même.
Quels sont vos coups de cœurs ?
J’avoue avoir eu, et à mon plus grand étonnement, de gros coups de cœurs pour des auteurs autoédités. Je n’en citerai aucun pour ne risquer de blesser personne, mais la qualité était parfois très au-dessus de ce à quoi je m’attendais.
Je pense à certains livres de Stephen King, par exemple, qui contiennent beaucoup d’erreurs de césures, d’orthographe… Je n’en veux pas à l’auteur bien entendu, mais l’Editeur aurait pu faire un meilleur travail ! Et de ce fait, beaucoup d’autoédités produisent de meilleurs résultats que cette Maison d’Edition qui a pignon sur rue.
Toujours est-il que, même si je ne suis pas un adepte de certains genres, j’ai pu lire ces histoires avec un grand plaisir, alors que je n’aurais jamais acheté un livre d’un auteur professionnel dont je sais ne pas aimer le genre.
En dehors des ouvrages littéraires dont je viens de parler, j’ai également eu des coups de cœurs pour de travail de Red, la graphiste qui m’accompagne depuis que j’écris. Elle m’a motivé pour démarrer mon premier recueil et a réalisé les premières de couvertures des deux suivants, « Aux origines » avec un superbe monotype et « Entropiae » avec des photographies qu’elle a prises en différents endroits, puis les a montées afin de reproduire une version « banane » du « Fils de l’homme » de Magritte, qui est un peintre que nous aimons tous deux beaucoup.
Moi qui suis surtout technique, j’ai opéré une transformation au contact de Red, les milieux artistiques m’attirent de plus en plus !
Avez-vous déjà fait des salons du livre ? Si oui, comment ça s’est passé ?
Alors… J’ai fait le Salon du Livre de Paris en 2016, en tant que visiteur, et c’était d’une tristesse affligeante !
Cela étant dit, je n’ai pas assez confiance en moi pour faire ce genre de salon. Imaginez que personne ne vienne me voir, comme c’était le cas lors de ce salon pour ces nombreux auteurs ? Brrrr ! J’en frémis !
Je réfléchis tout de même à tenter le prochain Salon du Livre de Provins.
Quel a été votre rêve le plus étrange ?
Oh, là, là ! Je pourrais vous le décrire sur une trentaine de pages tant je m’en souviens encore !
Allez savoir pourquoi, je me tirais une balle dans la tête… Et je me suis senti submergé par toutes les sensations qu’il me semblait – et me semble encore – logique de ressentir à cette occasion. Le voile noir devant les yeux, les acouphènes, l’absence de douleur mais la sensation d’avoir le crâne pris dans un étau, une sensation de m’envoler peu à peu – un peu comme une sensation d’euphorie mais sans le côté joyeux – chaque étape intervenant selon l’arrête de tel organe ou telles parties du corps et du cerveau, et comme j’ai toujours pu contrôler mes rêves, c’est en prenant « conscience » que je commençais à avoir du mal à interagir avec ce « rêve le plus étrange » que je me suis mis à paniquer, j’étais certain d’être réellement en train de mourir.
Il m’a fallu beaucoup de volonté pour me sortir de ce rêve et, une fois redressé sur mon séant, encore plus de temps pour me remettre de mes émotions.
D’autres rêves m’ont beaucoup marqué, mais celui-ci est tout en haut de la pile !
Avez-vous un moment dans la journée, où vous vous sentez le mieux pour écrire ?
Il y a deux moments qui sont le plus propices… Vers quatorze heures, après un rapide déjeuner et avec mon premier café de l’après-midi – soit le huitième de la journée (rires) – ainsi qu’à partir de vingt-deux heures.
Malheureusement, j’ai vraiment peu de temps pour écrire, c’est d’ailleurs une autre des raisons pour lesquelles le format « nouvelle » me convient le mieux.
Il se produit presque toujours un événement exceptionnel qui fait que, ah bin non, ce soir, je ne pourrai pas écrire… Une fois de plus…
Avez-vous un gri-gri ?
J’ai quelques objets fétiches, comme un stylo-plume Schaeffer – avec la célèbre plume en triangle – ainsi que ma Surface Pro. Ce sont deux outils mais je me sens tellement bien avec eux, c’est magique !
Parfois, je prends « mon plume » et j’écris, n’importe quoi, juste pour le plaisir de voir la qualité des « choses » produites.
Mais sinon, non, pas de gri-gri. Je pense que j’ai assez de problèmes à gérer dans ma tête comme cela ! (rires)
Sortirez-vous d’autres livres ? En avez-vous déjà sorti, si oui lesquels ? Parlez nous en un peu plus.
J’en ai déjà parlé plus haut, je vais donc tâcher de ne pas me répéter ! (rires)
J’ai sorti un premier recueil le 1er novembre 2015 : « Recueil n.1 – 3 histoires pour celles et ceux qui ne veulent pas dormir… », dans lequel j’ai tenté de faire frissonner la lectrice ou le lecteur, chacune des histoires étant écrite volontairement dans un style très différent des autres. Je me cherchais un peu, je voulais savoir de quoi j’étais capable. Les retours furent très positifs, vraiment.
Recueil n.1 est en vente sur Amazon (Kindle et broché), à la Fnac (Kobo) et Bookelis (eBook et broché).
Le second recueil est sorti le 3 avril 2018 : « Aux origines – Une vérité sur les origines de l’Homme et son futur ». Comme je l’avais expliqué plus tôt, j’ai surtout voulu retracer « the raise and the fall » de l’humain au travers de deux contes philosophiques, agrémentés d’histoires plus courtes que je trouvais poétiques selon mes propres points de vue. Ce second recueil ne s’est pas vendu pour la raison que j’explique juste après, mais comme j’avais fait le travail et parce que je suis vraiment très fier de la version brochée, je l’ai tout de même mis au catalogue.
Aux origines est en vente sur Amazon (Kindle et broché), à la Fnac (Kobo) et Bookelis (broché).
Le troisième recueil est sorti le 1er mai 2018 : « Entropiae – Les dystopies du passé font les entropies du futur ». C’est en mettant en vente Aux origines que j’ai décidé de regrouper mes deux premiers recueils en un seul, tout simplement pour une question de coût : Entropiae est à peine plus cher en version papier que chacun des recueils qui le composent pris séparément.
J’ai un peu changé la mise en page de l’ensemble, pour l’uniformiser et j’ai ajouté une petite histoire bonus. J’ai vraiment fait toute ma promotion sur ce dernier ouvrage, en précisant bien qu’il regroupait les deux premiers car je ne voulais pas que des lecteurs se mettent à râler parce qu’il se retrouvaient avec deux fois les mêmes histoires, ce qui a stoppé net les ventes de Recueil n.1 et a empêché celles d’Aux origines. C’est une sorte de suicide en règle, n’est-il pas ? (rires)
Je n’ai dû regarder les ventes sur Amazon qu’une fois en juillet de cette année et, à ma grand surprise, Entropiae était 69ème des ventes dans sa catégorie. Un mini-succès qui m’a tout de même fait très plaisir.
Entropiae est en vente sur Amazon (Kindle et broché), à la Fnac (Kobo) et Bookelis (broché).
Votre entourage sait-il que vous écrivez ? Si oui, comment a-t-il réagi ?
Red le sait puisque c’est elle qui m’y a poussé. Ma fille également, qui m’y a encouragé en me laissant du temps pour moi – jusqu’alors, c’était exclusivement ma fille / travail / ma fille / travail / dodo / ma fille / travail / ma fille / travail / dodo…
J’ai quelques rares amis également qui le savent, mais j’évolue dans un milieu de gens très techniques et qui travaillent quasiment non-stop, ils n’ont presque pas le temps de lire, hélas.
Je n’en ai pas parlé à mon père, qui était fort malade à ce moment-là. J’ai tenté de lui lancer quelques perches, du genre « – j’ai lu quelque chose de formidable, j’aimerais bien que tu me dises ce que tu en penses / – C’est gentil, mais tu sais, je suis tout le temps fatigué, je n’arrive plus à lire une ligne ». Je n’ai pas voulu l’embêter avec cela mais, résultat, il est décédé subitement peu de temps après et je ne peux plus le lui dire. J’avoue que j’y repense parfois, ce sera très certainement mon plus gros regret après la rencontre de ma seconde petite amie – mais elle, elle n’a rien à voir avec cette histoire.
Résumez-en une phrase votre parcours :
Oh wow, en une phrase, cela va être compliqué ; alors disons que j’ai eu une enfance « sur trois pattes » mais heureuse quand même, avec une scolarité presque sans problème mais qui m’aura permis de pouvoir choisir entre le littéraire et la technique, et que j’ai opté pour la technique (j’ai fait une « école d’Ingénieurs en informatique, spécialisation Télécommunications »), étant workaholic depuis mes treize ans (en 1985) – âge auquel j’ai reçu mon premier micro-ordinateur, un Amstrad CPC 6128 couleur !!! – je n’ai plus cessé de travailler jusque vers 2014, année où j’ai eu mes premières pertes de connaissance, et aussi année où j’ai commencé à réfléchir sur moi-même – d’où l’utilité de se poser parfois ! – et ainsi à retrouver goût pour la littérature, ce qui fit tout naturellement renaître mon désir de me lancer sérieusement dans l’écriture, ce que je fis peu de temps après sous l’influence de Red, et ce que j’aimerais continuer à faire pour de nombreuses années encore !
Voilà, en une phrase… (rires)
Ah ! Zut ! J’ai oublié de parler de ma Marque d’Editions Artistiques, Humbird & Curlew, créée en 2018, pour estampiller mes ouvrages mais aussi les produits artistiques réalisés par ma comparse. Vous en saurez en vous promenant sur le site (je donnerai le lien plus tard).
Bonus : votre gourmandise préférée ?
Ah ! Ah ! Vous en saurez bientôt davantage (un tout petit peu) car j’en parle dans une nouvelle qui devrait sortir en début d’année prochaine.
Je vais juste en donner le nom : « Papillotes de fenouil au citron confit » !
Quelques liens me concernant:
Humbird & Curlew : https://www.humbird-curlew.com
Entropiae : https://bit.ly/EdouardBW-Entropiae
Amazon : https://bit.ly/EdouardBW-amazon
Fnac : https://bit.ly/EdouardBW-fnac
Kobo : https://bit.ly/EdouardBW-kobo
Facebook : https://bit.ly/EdouardBW-facebook
Twitter : https://bit.ly/EdouardBW-twitter
A bientôt pour de nouvelles interviews !
La source est ici.
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